۱۳۹۵ بهمن ۹, شنبه

LES FILLES D’UN PRISONNIER POLITIQUE IRANIEN : « NOUS NE SAVONS PAS SI NOTRE PÈRE EST MORT OU VIVANT »













LES FILLES D’UN PRISONNIER POLITIQUE IRANIEN : « NOUS NE SAVONS PAS SI NOTRE PÈRE EST MORT OU VIVANT »

LES FILLES D’UN PRISONNIER POLITIQUE IRANIEN : « NOUS NE SAVONS PAS SI NOTRE PÈRE EST MORT OU VIVANT »
Hejrat et Forough Moezzi demandent à la communauté internationale d’agir maintenant pour trouver leur père
Par Harriet Sinclair
Le site Internet d’Amnesty International évoque la situation inquiétante des prisonniers politiques en Iran, des hommes et des femmes disparus, des militants en grève de la faim et plusieurs centaines de personnes anonymes victimes de violations des droits de l’Homme dans ce pays.
Mais pour les filles du prisonnier politique iranien Ali Moezzi, il n’y a rien d’anonyme dans leur situation, car elles n’ont aucune nouvelle sur leur père depuis plusieurs jours. Celui-ci a disparu sans laisser de traces dans la célèbre prison de Gohardacht.
Hejrat et Forough Moezzi sont membres de l’Organisation des Modjahédines du peuple d’Iran (PMOI) et elles ont fui l’Iran il y a dix. « Nous craignons que notre père soit tué par le régime iranien », ont elles précisé dans un entretien exclusif avec IBTimes.
« Le mercredi 4 janvier, mon père a été transféré de prison vers un endroit indéterminé et depuis lors, nous n’avons aucune nouvelle de lui », a expliqué Hejrat, 29 ans. Elle dit que son père a rencontré des membres de sa famille dans la prison, mais qu’après cette rencontre, il n’a pas été ramené à sa cellule.
Elle a ajouté : « Je suis vraiment inquiète pour lui. De nombreux prisonniers politiques ont été exécutés et je ne sais pas si mon père est encore vivant. »
Ali Moezzi, âgé de 65 ans, souffre d’un cancer. Il a été emprisonné plusieurs fois pendant les années 1980. En 2008, il a été de nouveau arrêté et condamné à deux ans de prison pour avoir rendu visite à ses deux filles au camp Ashraf, ancien lieu de résidence en Irak des membres de l’PMOI.
Après avoir purgé sa peine, Ali a été encore une fois arrêté en 2011 et cette fois-ci, il a été condamné à quatre ans de prison pour avoir participé aux funérailles d’un membre de l’OMPI décédé en prison. Durant sa détention, il a été condamné à une année de prison supplémentaire sans que le régime lui explique pourquoi.
Étant donné son opposition ferme au régime, on craint sérieusement qu’il soit en danger de mort.
Ses deux filles ont publié une lettre dans laquelle elles demandent l’aide de la communauté internationale et réclament des informations sur le sort de leur père. La seule chose que le régime iranien reproche à leur père est que ses deux filles sont membres de l’OMPI.
Depuis la disparition d’Ali, on ne dispose d’aucune information sur le sort de ce prisonnier politique et sa famille craignaient pour sa vie.
« Le Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran » a publié une lettre dans laquelle il a précisé : « Le cas de M. Moezzi est un exemple montrant le fait que les autorités iraniennes intensifient la répression contre les prisonniers politiques, les militants, les dissidents et des personnes ayant une double nationalité. »
Cette lettre évoque la mise en liberté temporaire de l’activiste et écrivain iranien Golrokh Ebrahimi Iraee à la suite d’un mouvement de soutien en Iran et au niveau international en sa faveur, mais aussi en faveur de son mari, Arash Sadeghi, un autre prisonnier d’opinion qui a observé une grève de la faim pendant 71 jours pour protester contre sa condamnation.
Les filles d’Ali espèrent qu’un mouvement de soutien similaire obligera les autorités iraniennes à leur dire où se trouve leur père et le libérer si possible.
Selon les proches d’Ali Moezzi, au cours de sa détention durant les cinq dernières années, il a été maltraité et torturé et les gardiens de prison lui ont dit à plusieurs reprises qu’il ne sortira pas vivant de la prison.
« Je suis très inquiète car je sais que le régime iranien réprime sévèrement les défenseurs des droits de l’Homme. Je ne sais pas si mon père est encore vivant ou pas », a affirmé Forough, âgée de 27 ans.
Elle a ajouté : « C’est une situation difficile et c’est une question de vie ou de mort. Nous voulons que la communauté internationale agisse. Mon père est dans une situation grave. Je veux que vous demandiez aux instances internationales de défense des droits de l’Homme et à l’ONU de condamner les exactions du régime iranien et d’agir en faveur des prisonniers politiques en Iran. »
L’ambassade d’Iran n’a pas répondu aux questions qui lui avaient été posées sur cette affaire.